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Cdusport
27 mars 2009

Le marathon des Sables est considéré avec la

Le marathon des Sables est considéré avec la Badwater, le Spartathlon, la 555….. comme une des courses les plus dures au monde. En plein Sahara marocain ou le desert  s’étend sur des kilomètres, la température peut grimper à 40°C le jour et chuter à 5°C la nuit.

Les concurrents doivent parcourir 220km,répartis sur six étapes, en autosuffisance alimentaire et avec l’équipement de toute la semaine sur le dos. Chaque effort, chaque geste, aussi banal soit-il, prend alors une nouvelle dimension.

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J’ai rencontré Fabrice pour la première fois sur le marathon du Vignoble d’Alsace; difficile alors en voyant ce grand gaillard  déguisé faire le pitre de se faire à l’idée que l’on a devant soit un coureur d’ultra tout ce qu’ il y a de plus sérieux! Pourtant il venait de boucler la TransAq, un ultra de 230km par étapes le long du littoral aquitain,  et avait  également  déjà fini le marathon des Sables à trois reprises. Pas un débutant donc!

Fabrice,au marathon du Vignoble d'Alsace(le 3ème en partant de la gauche

Fabrice,au marathon du Vignoble d'Alsace(le 3ème en partant de la gauche)

et au marathon des Sables 2008

et au marathon des Sables 2008

A quelques jours du départ, Fabrice, Fabdulux pour les intimes, a bien voulu me consacrer un peu de son précieux temps pour répondre à quelques questions pour Pure-Runners.

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Bonjour Fabrice, tout d’abord peux tu te présenter brièvement?

 Bonjour, j’ai 42 ans. Je suis marié et j’ai 2 enfants de 13 et 11 ans.  Je vis au Luxembourg depuis 20 ans maintenant après avoir découvert ce pays tout à fait par hasard.  Je travaille en tant que consultant indépendant dans le domaine de l’informatique. Cette activité me permet d’organiser au mieux mes journées pour pouvoir concilier vie professionnelle, vie de famille et vie sportive dans les meilleures conditions.

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  Quand t’es tu mis à la course à pied?

 En fait j’ai fait énormément de sport jusqu’à la fin de mes études, essentiellement des sports collectifs d’ailleurs (Foot, Hand, Volley, Rugby,..). Puis j’ai tout arrêté. 15 ans et 25 kg plus tard, je me suis retrouvé au départ du semi de Strasbourg avec mes copains de club de l’époque. C’était en 2002. Je ne m’étais pas préparé spécialement et après 2 heures 20 de calvaire, je ne te raconte pas comment je me suis fait chambrer. Cela m’a fait comme un déclic. A partir de là, tout s’est enclenché. J’ai perdu mes 25kg uniquement en courant. En fait j’ai changé mon rythme de vie et mes habitudes alimentaires. Cela n’a pas été vraiment un effort, c’est venu tout seul car je l’avais décidé. C’est comme cela que je me suis retrouvé au départ de mon premier marathon à Paris en 2004.

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  Comment es-tu venu à l’ultra ? Pourquoi ?

 Là encore c’est à cause d’une rencontre. Le Marathon des sables était pour moi, lorsque j’ai commencé à courir, un truc inaccessible, un truc de doux dingue. Et puis un jour, après un trail ici au Luxembourg, j’ai aperçu la tribu luxembourgeoise des coureurs d’ultra. Il y avait notamment Simone Kayser qui venait de remporter la 20eme édition. Je savais qu’elle était la correspondante pour le Luxembourg de l’organisateur de cette course. Je me suis lancé et me disant que c’était l’occasion de glaner quelques infos. Loin de moi l’idée de m’inscrire, moi qui n’avait jamais dépassé la distance du marathon. Et puis la conversation s’est engagée, les bières ont défilé et puis la question est tombée : « ben pourquoi tu ne viendrais pas avec nous à la prochaine édition ? ». Et, là, je me suis entendu répondre oui. Tout est parti de là. Et toute la phase de préparation avec toute la bande a vraiment été une sacrée aventure humaine, avant même d’avoir mis le pied dans le désert.

Parallèlement, je dois avouer avoir été déçu par l’ambiance sur marathon. Trop de sérieux pour moi et cela ne me correspondait pas trop. Je ne suis pas dans la recherche de performance, si ce n’est celle d’aller voir un peu plus loin, mais dans la recherche de plaisir avant tout.

A l’arrivée de mon premier ultra un coureur m’a demandé « Alors ? C’était comment ? ». J’étais tout heureux de la question et cela me changeait du sempiternel « Alors ? T’as fait combien ? » entendu jusque là à la fin des marathons. C’est alors apparu comme évidence pour moi-même si ce n’est franchement pas la discipline correspondant à mon gabarit (1.92m pour 92kg).

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Trois participations, trois fois finisher. Pourquoi y retournes tu encore cette année ?

 Tout d’abord pour le désert. Pour moi le désert a été une vraie révélation. Je me souviens avoir rêvé que je courais seul dans le désert au clair de lune. Et puis je l’ai vécu : inoubliable.

Le désert est une expérience unique qui devrait être obligatoire et remboursé par la sécu. En plus ce genre d’expérience remet l’église au milieu du village. Etre seul toute la journée à contempler l’immensité, cela chamboule pas mal de choses.

Ensuite pour l’ambiance. Avec mes amis luxembourgeois avec qui je vais repartir pour une quatrième édition, humainement c’est très fort. On s’entraine ensemble une fois par semaine tout l’hiver et pendant la course, chacun est là pour l’autre et c’est important de le savoir, car sur ce genre d’épreuve, la vérité du jour et rarement celle du lendemain.

Enfin c’est devenu presque une habitude maintenant. Je me demande même à quoi j’occupais mes hivers avant.

primordiale,la protection des pieds....

primordiale,la protection des pieds....

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  Cette course nécessite un gros investissement financier; comment t’y es tu pris? Sponsors, économies?

 Oui c’est un peu le problème pour cette épreuve. En fait il y a un gros travail de recherche de sponsors. Personnellement, je propose aux entreprises de venir faire une présentation de la course et du matériel avant la course, et une projection après la course, à chaque fois avec un débat. Cela fonctionne plutôt bien.     Si l’on n’a jamais participé à ce genre de course, la première participation s’avère financièrement lourde car outre l’inscription (autour de 2.200 EUR), il faut ajouter le coût du matériel et de la préparation (visite médical, nourriture,…). Cette année, la part restant à ma charge est de 500 EUR. Ce budget devient du coup beaucoup plus abordable.

De toute façon la recherche de sponsor, même si elle s’avère parfois ingrate, fait partie intégrante de la préparation à cette épreuve. Elle doit commencer le plus tôt possible avant la course pour être sûr de mettre tous les atouts de son côté.

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le bivouac

le bivouac

  Aux fils des éditions, tu à du parfaire ta préparation physique (et mentale !), comment se passe t-elle ?

 N’ayant aucune expérience dans le domaine, ma chance a été de participer aux entrainements collectifs du week-end, l’année de ma première participation. De ce fait j’ai pu voir où était le curseur. Vu la bande de malades qui composent le groupe, le curseur était plutôt haut et donc j’en ai pas mal bavé la première année ne serait-ce que pour pouvoir les suivre pendant la sortie du samedi. J’avais eu la prétention de vouloir les suivre, il fallait assumer.J’ai donc maintenant un programme qui commence en Octobre avec des séances de renforcements musculaires au niveau des dorsaux et 3 à 4 sorties semaine d’une heure environ.

Sur Novembre et décembre je suis une préparation type marathon, avec des séances de vitesse sur piste ou de fartlek. La séance longue passe à 1:30. Pendant cette période j’ajoute des séances de natation.

A partir de Janvier, commence le travail d’endurance avec le sac dont le poids augmentera jusqu’en Mars (2.5kg en Janvier, 6.5 kg en Mars). Je tente de maintenir une séance de vitesse, pas toujours évident d’ailleurs. Je fais par ailleurs deux trails de préparation en février et mars.

Cette année j’ai introduit des séances intensives de spinning (vélo) en remplacement de séance spécifique pendant deux mois afin de faire travailler les cuisses. On verra si cela sera bénéfique ou pas.

Pour le mental, je n’ai pas de préparation particulière. Je pense être plus fort mentalement que physiquement En fait c’est plutôt cet aspect qui me permet de boucler mes ultras, car mon gabarit ne correspond pas vraiment au profil du coureur de grand fonds. Et il faut parfois aller chercher bien loin les motivations pour continuer et passer la ligne. Je suis assez solitaire par nature et je m’entraine généralement toujours seul. S’habituer à être seul est un aspect important de la préparation. Il est important de s’habituer à se retrouver seul avec soi même pendant des heures : c’est là que le mental se forge.

   Je suppose que c’est l’objectif de ta saison, d’autres courses cette année ?

 Et bien en fait…non. Mon objectif principal c’est le Mercantour qui se tiendra au mois de juin prochain. Cela ne veut pas dire que je ne prends pas cette édition du Marathon des Sables au sérieux, mais pour moi, même si je ne peux préjuger de son issu, c’est du connu.

Pour le Mercantour, c’est différent car ce sera une première pour moi sur ce genre d’épreuve, et là il y a tout à apprendre et à découvrir. C’est l’excitation de la première fois avec le sentiment de me frotter à quelque chose de très difficile. Le reste de la saison dépendra en partie de ce qu’il va se passer lors de cette course.

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    Autre aspect, le matériel. Peux tu nous décrire ton équipement et le contenu de ton sac ?

 C’est toujours un casse-tête de faire le sac, même après plusieurs participations. J’arrive maintenant à rester sous les 8.5kg, dont 4kg de nourriture pour environs 20.000 Kcal.Pour le reste, cela se décompose en matériel obligatoire, en matériel d’hygiène, de soins, l’habillement et les extras.

Le contenu de mon sac cette année est le suivant :

 

désignation

Status

Status

Poids (g)

Sac à dos

O

ok

715

Sac de couchage

O

ok

557

Frontale

O

ok

93

Piles de Rechange (Frontale)

O

ok

34

10 épingles à nourrice

O

ok

4

Boussole

O

ok

29

Briquet

O

ok

52

Couteau

O

ok

21

Antiseptique Cutané

O

ok

14

Seringue

O

ok

3

Pompe Aspivenin

O

ok

28

Sifflet

O

ok

9

Miroir de signalisation

O

ok

14

Couverture de survie

O

ok

46

Fusée de détresse

O

Orga

360

Pastilles de sel

O

 

 

Bâtonnet Lumineux

O

 

 

Casserole

 

ok

79

Cuillère / Fouchette

 

ok

10

Kleenex

 

ok

41

Crème Solaire

 

ok

44

Eosine

 

ok

14

Coussins Gonflable

 

ok

151

Stick à lévres

 

ok

14

Compresses (Sac B)

 

ok

19

Brosse à dent + Dentifrice

 

ok

31

Lingettes

 

ok

189

Sac plastique

 

ok

19

Myolastan - Voltaren - Paracet.

 

ok

16

Elektrolyt

 

ok

88

Motilium / Imodium

 

ok

8

Fixomul Stretch

 

ok

175

Papier à Bulle

 

ok

25

Tee-Shirt Manche Longue

 

ok

134

Tee-Shirt Manche Courte

 

ok

182

Panneaux Solaires + Lacets

 

ok

258

Short Asics Gris Bleu

 

ok

117

Buff Rechange

 

ok

36

Lecteur MP3

 

ok

79

Appareil Photo

 

ok

189

Chausson

 

ok

235

Boules Quies

 

ok

1

Alimentation

 

ok

4,056

 

 

 

 

Chaussette rechange

 

ok

35

Socle Garmin USB

 

ok

101

 

 

 

 

 

 

Total

8,325

 

Pour la nourriture j’ai les aliments consommés au bivouac (matin et soir), ceux pris pendant la course (gels, barres et poudres), ainsi que les ravisseurs de papilles (saucissons & cacahuètes, bonbons).

 Le contenu de mes menus est basé sur les aliments suivants :

·Mousse au Chocolat /Crème de Batida de coco/riz au lait/Peronin(aliment liquide)/poulet au curry/pâtes sauce bolognaise-soja/ Bœuf avec nouilles sauce chasseur/ Bouillon Chinois -Pates/Purée de pommes de terre/PowerGel/Amelix(barres energetiques)/Hydrixir(boisson energetique)/Malto(aliment liquide)/saucissons secs/cacahuètes/mix arachides/pastilles de menthe

alimentation avant conditionnement(edition 08)

alimentation avant conditionnement(edition 08)

ensuite,répartition par journée en optimisant l'enconbrement et le poids.

ensuite,répartition par journée en optimisant l'enconbrement et le poids.

  Il me semble avoir lu que 2010 serait ta cinquième et dernière participation ; tu passes à quoi ensuite ?

 Oui c’est une limite que je ne suis mis dans la tête. En fait cela correspondrait à une cinquième participation et à la 25eme édition. Mais surtout, après beaucoup de prosélistisme auprès d’amis coureurs, il semblerait que ce serait l’année pour eux. Cela m’ennuierait de ne pas être là avec eux (Pascal,  Cécile, à bon entendeur…).

Pour la suite, cela va dépendre de mon expérience au Mercantour. Je suis attiré par les épreuves non-stop et donc, si cela se passe bien et que surtout cela me plait, je me dirigerais tout naturellement vers des épreuves comme la Diagonale des Fous et l’UTMB.

   La course à laquelle tu rêves de participer ?

 En fait ce n’est pas une course mais un challenge basé sur 4 ultras dans les 4 plus grands déserts du monde : le Sahara (Egypte), le désert d’Atacama (Chili), le désert de Gobi (Chine) et, cerise sur le gâteau, l’Antarctique. A chaque fois, il s’agit d’une épreuve sur plusieurs jours en autosuffisance sur une distance de 250km. Cela fit un moment que cela me trotte dans la tête. Je ne sais pas encore quand est-ce que j’irais, mais il y a une chose dont je suis sur, c’est que j’irais un jour.

Merci à toi Fabrice et bonne course,ou plutôt M….!

site officiel de la course: http://www.darbaroud.com/

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